Décrochage technologique
Nous avons "décroché" ... qu'est ce que cela veut dire ?
En électronique c'est particulièrement clair:

Dans mon enfance , ma famille avait acheté (en 1981) une chaîne HIFI schneider "fabriquée en france"
J'avais 8 ans et cet objet me fascinait (et ce pendant plusieurs années)
autant pour son design que pour ce que l'on y écoutait.
Aucun jeune n'y prêterait la moindre attention aujourd'hui.(tuner analogique et platine tourne disque)
Vers la fin des années 80 est apparu le CD et toute l'audio francaise n'a pas tardé à être délocalisée.

J'ai connu les TV fabriquées en france, jusque dans les années 90 c'était courant.
(ma première TV 36cm est même écrite en francais dedans)
Puis sont apparus les écrans plats et tout a été délocalisé.

Début 2000 commençait l'adsl, les premiers modem (sur port USB) étaient souvent français (olitec ...)
Les premières box aussi, puis il y a eu les "box révolutions" et technicolor (ex-ex-thomson) ferme sa dernière usine à Angers.

Bref en 30 ans, j'ai vu s'éteintre TOTALEMENT l'électronique en france.
Parce que les goûts du consommateur sont en totale inadéquation avec les possiblités du travailleur,
et ceci pour deux raisons:
- la première c'est que la MODE nous impose des critères de choix à préférence ETRANGERE
    (regardez comme le minitel qui avait très bien marché en son temps est aujourd'hui honni )
- la seconde c'est bien sûr le coût du travail.
    Un "simple" portable représente plusieurs dizaines d'heure de main d'oeuvre
    ajoutez la matière première (les composants ...) la marge, la tva et vous arrivez à un prix
    qui serait incompatible avec une vente en masse.
    On travaille 35H et on refuse de revenir aux 39, pourtant, le salarié à 39H (dans les années 90) ne pouvait fabriquer qu'un téléphone noir & blanc que tout le monde trouve ringard aujourd'hui.
Quand le consommateur réclame des produits valant 50H/semaine, le salarié, lui, refuse plus de fournir plus de 35H.
c'est l'écartèlement impossible du pouvoir d'achat qui nous mène à notre perte.

Le décrochage, c'est un peu comme passer en dessous du ralenti d'un moteur : ON CALE
En dessous d'un certain niveau industriel, vous n'avez plus assez de sous traitants qui peuvent vous approvisionner,
plus assez de salariés qui connaissent ce métier (on dit qu'on "perd le savoir-faire")
Et plus assez de consommateurs pour atteindre le label "produit à la mode" , ce qui est un discrédit en soi.
Lorsque vous avez atteint ce niveau, il est TRES DIFFICILE de remonter la pente
C'est pourquoi ,d'ailleurs, le débat sur l'augmentation de la TVA est IDIOT !!
Un seul point de tva ne permet même pas de freiner la chute des industries qui existent encore (automobile )
alors, de là à relancer celles qui n'existent plus (électronique, habillement ...) il y a loin !

Les décrochages à venir ...
En regardant les deux raisons citées plus haut, on peut aisément supposer quels seront les prochains décrochages en France

-l'automobile
Ce secteur ressemble étrangement à celui de l'électronique dans les années 90.
Le bas de gamme est 100% délocalisé (twingo ,107 et C1), alors on se réfugie dans le "haut de gamme".
Grossière erreur !! : les TV grand écran tube "blackplanar" nicam de thomson
ont été laminées en qques années par les écrans plats LCD.
Or, en automobile, le
"lcd" arrive: ce sera la voiture hybride ou électrique.
Ajoutons qu'à 1000 Km à l'est de la France, les ouvriers coûtent TROIS fois moins cher.
Dans une europe sans frontières, c'est une situation invivable économiquement.
Continuons avec la MODE qui est aux allemandes ("die deuchte qualitat" nous dit la pub renault)
Et finissons avec la qualité du "made in france " qui est illisible :certaines "françaises" sont fabriquées à l'étranger;
dès lors, pourquoi acheter français ? et en plus, les françaises sont moins garanties que les autres (kia= 7ans)
Il est probable qu'à l'aube 2020 nous aurons décroché en automobile.

-La gastronomie
Sur ce point , je ne m'avance pas trop : le décrochage est déjà fait à moitié !!!!
La france est le deuxième pays en fast food après la grande-bretagne.
Sarkozy ne s'y est pas trompé, car il l'a inscrite au patrimoine Unesco ;
c'est à dire qu'il l'a rangée dans un musée (et encore, un musée virtuel qu'on ne peut pas visiter)
Les 2 facteurs : "mode" et "coût du travail" jouent à plein.
La mode est au fast food (hamburger pizza kebab et maintenant les "pasta box")
Des millions d'immigrés rejettent systématiquement des pans entiers de notre gastronomie.
Les asiatiques font des nems et des suschis ; les musulmans s'interdisent les vins ,la charcuterie et beaucoup d'autres choses !
L'industrie agro alimentaire finit le tout par des liaisons froides à la cantine et les fameux "poissons carrés".
Le coût du travail : la gastronomie ou même la simple cuisine francaise, c'est éplucher des légumes ,les faire cuire ,
cuisiner des sauces , découper des viandes suivant la cuisson voulue par le client .....
En un mot: beaucoup de main d'oeuvre ,alors qu'une pizza se prépare en 3 min et se cuit en 5 .
Le constat est là : le prix varie du simple au double entre fast food et cuisine française
Mortel à long terme .
Problème supplémentaire pour la gastronomie française: elle n'est pas "formatable" car sa qualité
repose en grande partie sur sa variété et pas sur UN plat en particulier.
Alors que l'italie c'est les pizzas, le japon les sushis,les arabes  les kebab et le fast food américain :le hamburger
Le consommateur retient et mémorise plus facilement le formaté que le diversifié !

-Noël !!!!
Cela peut surprendre car c'est une fête bien ancrée et pourtant ... regardons quelques éléments:
Regardons ce qui est arrivé au lundi de pentecôte:
La laïcité a fait son oeuvre d'inculture et plus personne ne sait à quoi ça sert ...
Pire encore , ce jour n'est rattaché à aucun mercantilisme. y a rien à vendre : circulez.
Résultat: Raffarin l'a rayé d'un trait de plume (euh à ce sujet :la droite n'est elle pas censée être conservatrice ?)
Reste un jour férié mais "à ratrapper en heures supp non payées" ; un aberration qui ne durera qu'un temps.

Le lundi de Pâques : Dieu merci, à pâques on vend du chocolat (!)
Mais son nom a déjà disparu du calendrier des vacances (légèrement décalées ,elles s'appellent "de printemps")
De plus, le chocolat devient de plus en plus du "ferrerro" que l'on mange tout au long de l'année après tout...
Cette année, j'ai même remarqué que pâques devient une bonne excuse pour refiler les invendus de noël.(regardez les DLC)
De plus, les coutumes de cette fête varient entre les pays , le grand melting-pot européen fera son oeuvre :
le grand gagnant sera le nivellement par le BAS.
Bref ce jour férié est en fait déjà très déprécié par rapport à son intérêt religieux.

Et Noël alors ?
cela peut paraître un peu provocateur, pourtant
Noël vire à la vitesse grand V à la fête du pognon ! Après tout c'est normal : le pognon est notre seul dieu universel.
Les crêches se raréfient et sont devenues exceptionnelles.
De plus, le temps de plus en plus clément (20°C ce 24/12/2012)nous éloigne de l'iconographie de la crêche
où l'âne et le boeuf représentent la chaleur animale,une solidarité entre créatures de Dieu rendue nécessaire par le froid.

Pire encore, on ouvre le DIMANCHE pour faire les cadeaux :
On peut dire , en ce sens , que le décrochage RELIGIEUX est déjà fait !
Restent les paillettes , mais les premières lézardes apparaissent:
Les décorations des villes se transforment depuis quelques années : plus de sapins coupés mais des décorations en led
(mais oui : un arbre coupé ça pollue alors que des led ...non ?) les arbres deviennent même parfois des cônes en plastiques.
Mais cette fête des lumières sera tôt ou tard critiquée pour son coût énergétique (surtout si on généralise le photovoltaïque).
Cette année, je remarque pour la première fois que, en ville, les vitrines de certains commerçants sont "légères".
Viendra le jour, n'en doutons pas, où on nous dira que Noël est trop religieux pour les écoles ...
à moins qu'on arrive à nous convaincre que noël soit laïque (rite païen ,jésus n'est pas né un 25 décembre , solstice d'hiver,etc ...)
Croire que noël n'est pas chrétien : quel beau miracle d'inculture !
Notons aussi que la famille décomposée n'est pas  propice à noël, car cela oblige à un choix ,
c'est un dilemne, et le dilemne est une notion peu compatible avec celle de fête.
Mais le plus gros danger de Noël c'est qu'il représente un obligation sociale. Il FAUT faire un cadeau.
et à l'heure où tout le monde a déjà un grille pain et 1 télé, faire un cadeau est de plus en plus dur.
Et l'époque n'est pas propice aux obligations sociales...